Un jour, je me suis mise à chanter dans le but de créer une chanson et j’ai découvert que j’étais capable de créer des thèmes mélodiques logiques. En fait, j’ai découvert que je pouvais créer des milliers de musiques intuitivement… La vérité : j’étais choquée ! Aujourd’hui, je dirai plus posément : rien de sorcier. En réalité, il faut quand même une certaine disposition à ouvrir une part de son être pour pouvoir capter les suites musicales liées à quelques accords. J’avoue que j’étais très surprise. De plus, je créais les paroles en même temps que la mélodie. Je n’avais alors jamais pris de cours de chant ni de musique à ce moment-là et il fallait simplement que j’essaye pour y arriver. 

C’est arrivé à une période de ma vie où je trouvais urgent de transmettre des pensées constructives pour faire face à tous les exemples de négativités et aussi de drames que l’on peut voir ou écouter soit sur les médias mainstream, soit sur les réseaux sociaux. 

Il y a dans mon parcours de création de LucieOnMay un apprentissage à l’affirmation de soi, à la découverte de soi avec différentes facettes plus ou moins difficiles à accepter. LucieOnMay est un projet de cœur un peu personnel qui me permet de me tester dans un univers qui m’était inconnu au départ. Un univers où je ne comprenais pas les manières de faire, ni le langage des gens qui avaient déjà plus de 15-25 ans d’expérience dans la musique. Mais LucieOnMay n’est pas qu’un projet musical, il est à la fois un lieu d’expression, un lieu où j’ose…

Oui, ce projet m’a tout simplement permis d’oser. Je vous mentirai si je disais que j’ai toujours fait ça, de me tester sur les choses que j’aime alors que c’est archi-faux. J’ai failli rester coincée, timide, avec un faux-self, dans une entreprise où ma mission n’était pas très intéressante. Ceci pour pouvoir m’assurer un salaire et payer mes factures où le motif principal était la survie. Ce mode « survie » que je portais sans en avoir conscience à l’époque, il est aussi le fruit de mon histoire complexe. 

Je viens d’une famille immigrée à cause de la guerre d’Indochine, née en France dans un quartier pauvre et défavorisé. Je grandi dans un milieu très toxique. Mon parcours fait que je suis dans un mode « survie ». Quand je comprends cela à cause à de l’épuisement, presque le burn-out, je travaille sur moi pour choisir « la Vie » plutôt que la survie. 

Peut-être qu’en étant LucieOnMay, déjà je m’exprime beaucoup plus. Je pense que j’ai envie, in fine, de douceur et de légèreté. Je m’exprime parfois sur des sujets difficiles, j’apprends à mieux comprendre ce qui se passe émotionnellement en moi. Malheureusement, parfois cela se passe avec beaucoup de difficultés mais au fond j’apprends avec le temps à accepter et à m’apaiser.

J’ai aussi envie de couleurs, de voyage, de rêves. C’est quelque chose qui pourrait être palpable visuellement sur la scène ou les futurs clips. Cette perspective ouvre la voie pour mettre en œuvre de belles choses pour moi. J’ai aussi envie de connexion avec les gens, avec le bon, avec mon être profond. Je crois que j’ai réussi à vivre des moments de connexion lors des divers projets qui se sont dessinés depuis que j’ai créé LucieOnMay. Que ce soit sur les rencontres musicales, sur les expériences de clip ou de collaborations en tout genre. La connexion est quelque chose que je souhaite prolonger dans ma vie au delà du projet LucieOnMay. Je suis d’ailleurs très reconnaissante depuis que j’en ai eu conscience, d’avoir choisi des missions liées à l’humain. Je suis certaine qu’en ayant l’envie de créer LucieOnMay, cette envie m’a permise de me sentir plus alignée dans mes choix professionnels. 

Quand je chante et que je me sens bien, je pense qu’il y a une part de moi, un peu inconsciente qui est reliée à quelque chose en dehors du temps et en dehors de l’espace physique. Je touche peut-être des racines ou des ailes d’ailleurs. Je chante en français la plupart du temps mais j’aime bien ajouter d’autres langues comme l’anglais qui est plus universel et le hmong qui est la langue de mes racines.